jeudi 15 novembre 2012

Comparaison de l’utilisation des options par rapport aux ordres stops



Les traders qui arrivent sur les marchés financiers par le biais des marchés d’options sont rares. Ça existe, mais c’est la minorité et de loin.

La très grande majorité des traders options est constituée de traders qui ont d’abord eu une expérience avec les marchés des sous-jacents – actions, futures, forex, etc... Sur ces marchés, la tradition veut qu’on emploie des ordres stops dans les activités de trading, exemple type du principe de l’assurance dynamique au cas où le marché irait contre nous.

Un sentiment général est qu’au premier abord, les options paraissaient chères en terme de prix pour de la couverture, surtout comparées aux ordres stops, qui semblent, eux, gratuits. C’est après quelques temps passés sur les marchés et en évaluant les coûts des deux types de protection – utilisation de stop ou utilisation d’options – qu’une très grande majorité de gérants de fonds se tournent définitivement vers les options. C’est ce qui explique qu’elles soient tellement tradées à travers le monde, directement ou à travers des produits structurés.


 

I – Les ordres stops

 

Les ordres stops sont des ordres particuliers que passent les clients à leurs brokers/courtiers. Ces ordres sont des ordres « précipités », ils sont exécutés en poursuivant le marché – à l’achat si le marché monte, à la vente si le marché baisse. Ils sont très souvent utilisés pour couper des pertes, dans un sens ou dans l’autre.

Ces ordres correspondent à des ordres « au prix du marché » et sont exécutés dès que le cours « stop » est franchi. Si on cote 101.50 sur un titre et que je place un ordre d’achat stop de 23 titres à 102.10, si on cote 1 fois 102.10 ou plus, mon ordre est envoyé sur le marché comme un achat limité de 23 titres au prix du cours du meilleur vendeur à ce moment là (celui qui vend le moins cher). Si on avait au contraire passé un ordre de vente stop à 100.74, dès que le titre aurait coté 100.74 ou moins, l’ordre aurait été envoyé sur le marché comme une vente au prix limité au cours du meilleur acheteur à ce moment là (celui qui achète le plus cher).

Le passage d’ordres est gratuit chez tous les courtiers (mais parfois l’annulation est payante), si bien que tant qu’ils ne sont pas exécutés, ces ordres ne coûtent rien, et dès qu’ils sont exécutés, ils coûtent le prix d’une transaction normal + un spread qui correspond au spread bid/ask de l’actif sur lequel portait l’ordre.



II – Les options et la protection contre les variations de cours

 

On sait, et c’est un des éléments qui constituent la base des options, qu’elles servent à l’assurance.

En achetant un put on peut se couvrir contre une baisse (c’est ce que font les gérants de fonds), en achetant un call on peut se couvrir contre une hausse (c’est ce que font les négociateurs sur le pétrole pour les compagnies aériennes). Ces options ont un coût qui dépend de plusieurs paramètres, et qui varie souvent. Ce coût impacte la trésorerie dès la transaction achevée, c’est à dire dès le moment l’option est négociée, pas celui où la variation du cours du support nécessite une protection immédiate. Aïe ! On aime bien être protégé quand on en a besoin, pas quand il n’arrive rien !

Quand on les compare rapidement, on peut se dire que leurs prix sont très chers par rapport aux risques. Entre des ordres stops qui « paraissent » gratuits et des options dont il faut payer la prime immédiatement (ie sortir du cash ), on peut comprendre le choix qui est celui de la facilité, les ordres stops.

Certains vont même jusqu’à faire le raisonnement que la prime d’option est très largement sur-payée puisqu’un ordre stop suffit à couvrir une position. Les perspectives « d’arbitrer » les primes d’options en les couvrant avec des ordres stops gagnent les plus joueurs. Pour couvrir une vente de put, il suffit de mettre un ordre stop de vente au niveau du prix du strike (prix d’exercice), et pour couvrir la vente d’un call, un achat stop au prix d’exercice et le tour est joué.

(En fait on peut montrer que le prix de l’option correspond à une certaine stratégie basée sur des ordres stops pour laquelle l’effet "dents de scie" autour du strike a engendré des pertes qui correspondent au montant de la prime).



III – L’effet Gap

 

Les marchés financiers ont considérablement évolué sur les quelques dernières années. On négocie quasiment tout, presque 24/24h. Le forex se négocie sur du continu entre le dimanche soir et le vendredi soir depuis des années déjà, des contrats futures aussi, et certains CFD depuis peu peuvent s’acheter et se vendre toutes les nuits en plus des journées.

Reste les week-ends. Il y a quelques courtiers qui commencent à coter pendant les week ends mais c’est très marginal. Pour le reste de ce qui est négocié, les week ends restent le moment d’interruption des marchés. Dès qu’il y a interruption, il y a des gaps possibles. Dans ces conditions, ... « l’ordre aurait été envoyé sur le marché comme une vente au prix limité au cours du meilleur acheteur à ce moment là (celui qui achète le plus cher) »....ce cours peut être très loin du niveau de stop choisi.

Les flash krachs. L’intervention massive sur les marchés des algorithmes de trading peut parfois donner lieu à des krachs éclairs, suivis par des remontées très fortes . Les stops sont alors déclenchés au plus mauvais moment et matérialisent une perte pour des niveaux de cours quasi identiques avant et après le flash krach.

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